Studiolo 1-2002, Anne-Lise DESMAS, Pierre de
L'Estache (1688 ca. - 1774)
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Studiolo 1-2002, Anne-Lise DESMAS, Pierre de
L'Estache (1688 ca. - 1774)
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[ATTRIBUTIONS]
52
Tombeau du cardinal de La Trémouille
1743-1752
buste à mi-corps, arme, épitaphe sur draperie, tête de mort ailée
marbre ; [buste : H : 1,50 m ; L : 1 m ; arme : H : 1,15 m ; L : 0,80 m ; drapé : H : 1, 35 m ; L : 2 m ; tête de mort : H : 0, 5 m ; L : 1,15 m]
Rome, Saint-Louis-des-Français,
fond du collatéral gauche.
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épitaphe :
L'érection du monument ne retint l'attention ni de l’abbé Valesio et ni du Diario Ordinario et les guides de Rome ne mentionnent pas l'œuvre dans leur description de Saint-Louis-des-Français. Or le tombeau pose des problèmes non seulement pour son attribution, qui pour des raisons stylistiques doit, selon toute vraisemblance, revenir à Pierre de L'Estache, mais également pour sa datation. Federico Marcello Lante, neveu et commanditaire du tombeau, est nommé dans l'épitaphe avec le titre de cardinal et aurait donc fait réaliser l'œuvre très tard, après 1743, date à laquelle il reçut le chapeau.
La mention à propos de la « sépulture » du cardinal de La Trémouille faite en 1731 dans les comptes rendus de la Congrégation de Saint-Louis-des-Français se rapporte certainement, non au monument, mais à la dépouille du défunt placée dans la chapelle du Crucifix que les députés souhaitaient alors libérer de ses tombes (voir source ci-dessous). À la même date ces derniers faisaient en effet écrire à Jacques de Pologne pour que soit enlevé de cette chapelle le corps du cardinal de La Grange d'Arquien (cat. 8).
L'Archivio di Stato de Rome conserve tout le fonds des archives privées de la famille Lante. Mais aucune allusion à l'élévation du tombeau n'est faite dans la correspondance du cardinal Federico Marcello Lante ni dans les papiers se rapportant à la généalogie de la famille. Parmi tous les mandats de paiements (A.S.R., Archivio Lante della Rovere, busta 720/21), deux comptes seulement concernent le tombeau : il s'agit de travaux faits en mars, mai et juin 1752 par le maître maçon Giacomo Santini. Ses factures ne mentionnent que le coût de plusieurs transports de bois, de plâtre et de terre, le montage d'un échafaudage et l'"armature de la voûte" (c'est-à-dire celle très mince que forme l'arcade). La somme relativement réduite que reçut Giacomo Santini en 1752, d'à peine quarante écus, ne peut correspondre à l'importance des travaux d'un maître maçon lors de l'installation d'un tombeau. Il n'est d'ailleurs nullement question du transport, de la mise en place et de l'ajustement des éléments de marbre dans les comptes de Santini, tâche principale qui devait incomber à l'artisan s'il s'était agi de l'érection du monument. Il est donc probable que ces travaux ne visèrent qu'à ravaler le pan de mur derrière le tombeau à une date où le chœur de l'église était pratiquement achevé et allait être inauguré dix mois plus tard par le pape Benoît XIV.
Aucune somme versée par le cardinal Lante pour l'érection du tombeau dans l'église de Saint-Louis n'apparaît dans la comptabilité de la Congrégation. La datation du monument comprise entre 1743 et 1752 ne peut donc, faute de documents explicites, être précisée.
bibliographie :
Melchiorri, 1834, p. 348.
Armailhac, 1894, p. 140-141, 147-150, 215.
Lavalle, 1981, p. 279, note 97.
Blunt, 1982, p. 76.
Pericoli Ridolfini,
1984, p. 86.
sources :
1730, 18 août, extrait du compte rendu de la séance de la Congrégation de Saint-Louis-des-Français :
(A.P.E.F.R.L., reg. 43, fol. 119v)
M. Le Vieux et Mr Digne parleront à Mg Lanty pour la sépulture de Mr Le C[ardinal] de La Trémoille.