Studiolo
1-2002, Anne-Lise DESMAS, Pierre de L'Estache (1688 ca. - 1774)
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Constantin
1746
statuette
matière et dimensions inconnues
perdue
œuvre en rapport :
Cat. 20 : Constantin, 1743-1744, statue monumentale, travertin ; [H : 6 m], Rome, Sainte-Croix-de-Jérusalem, façade, angle vers le Latran.
La commande par Pompeo Aldrovandi de réductions des statues de la façade de Sainte-Croix-de-Jérusalem [cat. 20] est attestée par une lettre du 2 mars 1746 envoyée de Rome par l'architecte Gregorini au cardinal qui était alors à Bologne. En ce début du mois de mars 1746, seul Pierre de L'Estache avait terminé sa statuette ; Antoine Verschaffelt et Agostino Corsini avaient toutefois promis d'achever au plus vite leurs œuvres. Toujours à propos des statuettes, Gregorini écrivait à nouveau au cardinal le 6 avril 1744 pour l'informer qu'il n'avait pas pu obtenir de rabais sur la Sainte Hélène que devait faire Brandini.
Quelle pouvait être la destination de ces bozzetti dont on ignore d'ailleurs la matière et les dimensions exactes? Il semble à exclure que les statuettes aient rejoint, comme simples objets souvenirs, la collection d'œuvres d'art dans le palais familial bolonais. Le cardinal aurait pu facilement, si tel avait été son désir, conserver tout simplement les petits modèles que les sculpteurs devaient réaliser habituellement avant la taille à grande échelle des statues de travertin.
La réduction de soixante-dix écus que l'architecte Gregorini essaya en vain d'obtenir de la part du sculpteur Brandini pour la statuette de la Sainte Hélène indiquerait un prix assez élevé des œuvres. À titre de comparaison, L'Estache fut payé, à la même date, cent écus pour quatre statues de stuc à Saint-Claude-des-Bourguignons. Il s'agissait donc certainement d'œuvres d'une importance assez conséquente et non de petits objets de collection. Les statuettes devaient-elles orner une chapelle à Bologne ou à Montefiascone ? Le cardinal a-t-il désiré recréer sur un autel le décor en dimensions réduites de la façade de Sainte-Croix, basilique à laquelle il était si attaché ? Malheureusement, nulle trace des œuvres et aucune archive plus explicite sur cette commande n'a pu jusqu'à présent être retrouvée. Une statuette en marbre (de 75 cm de hauteur) conservée dans une collection privée à Darmstadt représente le Saint Jean l'Evangéliste de Verschaffelt (Beringer, 1902, p. 110, tav. 5, fig. A ; Hofmann, 1982, p. 33). L'œuvre n'a peut-être pas de rapport direct avec la commande d'Aldrovandi. Sa conservation dans une ville toute proche de Mannheim, où le sculpteur put jouir d'une belle renommée comme sculpteur de l'électeur Charles-Théodore, inciterait plutôt à penser que la statuette fut réalisée en Allemagne, après le départ d'Italie en 1752.
bibliographie :
Varagnoli, 1989, p. 134 et n. 21 p. 140.
Varagnoli, 1995, p. 184.
sources :
1746, 2 mars, extrait d'une lettre de l'architecte Domenico Gregorini au cardinal Pompeo Aldrovandi concernant les statuettes de Constantin par L'Estache, de Saint Jean l'Évangéliste par Verschaffelt et de Saint Luc par Corsini :
(A.S.B., fonds Aldrovandi-Marescotti, b. 283, publié par Varagnoli, 1989, p. 140, n. 21, 1995, p. 184)
Delli bozzetti delle statue di S. Croce in Gerusalemme non ve ne è di terminata se non che una, che è il Costantino di Monsù Lestage onde se non sono almeno due non mi pare cosa di mandarle, avendomi promesso monsù Pietro il Fiamingo di volere terminare quanto prima la sua che è il S. Giovanni che terminata sarà non mancherò farle incassare tutte due, e le trasmetterò all'E.a V.a ; della terza dell Bolognese [Agostino Corsini] ancora sta abbozzata come era tempo fa, dicendomi anche esso avere avuto da fare, e che vi porebbe mano a terminarla quanto prima, benche comprendo dal suo discorso, voglia aspettare il ritorno dell'E.a V.a per farsene merito di consegnargliela lui medesimo.
1746, 6 avril, extrait d'une lettre de l'architecte Domenico Gregorini au cardinal Pompeo Aldrovandi concernant la statuette de Sainte Hélène de Tommaso Brandini :
(A.S.B., fonds Aldrovandi-Marescotti, b. 283, publié par Varagnoli, 1989, p. 140, n. 21)
In esecuzione poi di quanto si è compiaciuto comandarmi […] mi sono abboccato con il professore scultore che ha fatto la statua di S. Elena [Tommaso Brandini], e procurata con destrezza di ridurlo al meno delli scudi settanta non è stato possibile […] onde hò stimato bene […] commetterli d.a statua di S. Elena, con patto, e conditione però che sia lavorata con tutta la perfettione, e politia delle quali cose l'E.a V.a non ne dubiti perché ne resto io mallevatore, oltre di che il professore è ottimo […] e la sua statua grande è riuscita migliore delle altre.