Studiolo 1-2002, Anne-Lise DESMAS, Pierre de L'Estache (1688 ca. - 1774)

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20

Constantin

1743-1744

statue monumentale

travertin ; [H : 6 m]

Rome, Sainte-Croix-de-Jérusalem, façade, angle vers le Latran

œuvre en rapport :

Cat. 27 : Constantin, 1746, statuette, matière et dimensions inconnues, perdue

            La nouvelle façade de Sainte-Croix-de-Jérusalem, élevée par Domenico Gregorini, fut consacrée le 14 septembre 1744, mais dès le mois de juillet toutes les statues étaient posées sur la balustrade de la façade. Elles ne furent toutefois décrites que dans l'édition de 1750 du guide Roma Antica e Moderna de Roisecco (II, p. 462) : « Al di fuori poi, vi ha fatto erigere di Travertini la bella Facciata, nella sommità di cui li due Angeli sono scoltura di Bernardino Ludovisi ; la statua di S. Matteo è opera di Carlo Marchionne, quella di S. Gio. Evangelista del detto Vanscheffelt, il S. Luca di Agostino Corsini, il S. Marco di Gio. Grossi che ha fatto ancora il gruppo di cherubini sopra la porta esteriore della Chiesa ; la S. Elena è di Tommaso Brandini ed il Costantino di Monsù Lastach ».

            Les sculpteurs commencèrent vraisemblablement leurs œuvres dans le courant de l'année 1743. Sans doute réalisèrent-ils dans un premier temps des modèles à échelle réduite des statues : celui de Verschaffelt (terre cuite, 41 cm de hauteur) était conservé au début du siècle dans une collection privée (Bergmans, Casier, 1914, I, p. 98-99, pl. LXXXVI, fig. 139 et Hofmann, 1982, p. 33-36 et fig. 11-13). Ellen Annette Plummer a retrouvé un compte datant de 1744 concernant le chantier de la basilique, mais où les noms de Pierre de L'Estache et d'Agostino Corsini n'apparaissent pas (Plummer, 1983, p. 75 et 183, comptes publiés par Varagnoli, 1995, p. 182-183). Pierre-Antoine Verschaffelt, Giovanni Battista Grossi, Carlo Marchionni, Tommaso Brandini reçurent chacun cent écus et Bernardino Ludovisi trois cents. Le compte ne mentionne de toute façon qu'une partie des paiements puisque le prix d'une statue de travertin dépassait amplement les cent écus (les statues de Saint-Jean-de-Latran furent payées cinq cents écus en 1735). Il est donc probable que les sculpteurs aient reçu à des dates différentes, selon la progression de leur travail, divers paiements semblables à ceux mentionnés par le seul compte des travaux de sculpture jusqu'à présent retrouvé. La participation de L'Estache au décor de la façade ne doit de toute façon pas être remise en cause : l'attribution du Constantin au sculpteur est confirmée par la commande en 1746 d'une réduction de la statue [cat. 27].

            La façade dut être plusieurs fois restaurée au XIXe siècle et au début du XXe siècle mais les statues ne subirent pas de grosses interventions. Le Constantin de Pierre de L'Estache a perdu son étendard cruciforme.

bibliographie :

Roisecco, 1750, II, p. 462.

Souchal, 1967, p. 252 n. 6.

Enggass, 1976, I, p. 218, vol. 2, fig. 238.

Plummer, 1983, p. 75, 182-184, fig. 5.7, p. 108.

Minor, 1983, p. 23-24, fig. 5, p. 23.

Varagnoli, 1995, p. 68, 90.