Studiolo 1-2002, Anne-Lise DESMAS, Pierre de L'Estache (1688 ca. - 1774)

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bibliographie

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Les Noces de Bacchus et Ariane

1725

restauration d'un bas-relief antique

marbre; H. : 0,74 m ; L : 1,88 m

Potsdam, château de Sanssouci, Bildergalerie, Inv. Sk. 321.


œuvre en rapport :
Giovanni Domenico Campiglia
Les Noces de Bacchus et Ariane
entre 1725 et 1730
Dessins à la pierre noire ; H : 0,41 m ; L : 0,544 m et H : 0,41 ; L : 0,234 m
Eton College Libray, Bm 10,22 et 10, 23.

            Le directeur Poerson écrivait au duc d'Antin le 9 août 1725 : " Le duc de Parme ayant fait présent d'une urne antique trouvée dans la vigne Farnèse in Campo Vacino, et cette urne ayant été endommagée, S. E. Mgr le cardinal de Polignac a jugé à propos de la restaurer et l'a fait apporter à l'Académie pour que le s.r de L'Estache la restaure, à quoi il va travailler incessamment, étant très capable de le faire " (C.D., VII, p. 194). Amateur et collectionneur d'antiquités comme le cardinal de Polignac, le duc de Parme Francesco Farnese dirigeait alors un énorme chantier de fouilles sur le Palatin (Michel, 1990, p. 195). Furent ainsi trouvés plusieurs bas-reliefs dans la Domus Flavia en 1724 et 1725 ; dans une lettre du 6 février 1725, le directeur de l'Académie avait en effet relaté au surintendant : " Mgr de Polignac ayant vu dans une vigne du duc de Parme un espèce de tombeau de marbre antique, que l'on y a trouvé en fouillant en terre, s'étant fort appliqué à regardé un bas-relief qui est autour de ce monument, qui luy parut très beau, ce qu'ayant seu, ce prince donna aussitôt ses ordres pour que l'on en régala à son Éminence " (C.D., VII, p. 122).
            L'œuvre décrite parmi les bas-reliefs dans l'inventaire du cardinal de Polignac dressé en 1738 (Guiffrey, 1899, p. 292 n° 512, " bas-relief de quinze figures, représentant les Noces de Bacchus et d'Arianne, longue de 6 pieds 8 pouces sur 3 pieds 7 pouces de large ") fut acquise en 1742 avec toute la collection du cardinal par Frédéric le Grand. Le bas-relief se trouve aujourd'hui à Potsdam encastré au-dessus d'une des portes à l'extrémité de la " Bildergalerie " du château de Sanssouci.
            Un examen précis de l'œuvre (que nous n'avons pu effectuer) permettrait, notamment grâce à la différence de qualité des marbres, de recenser tous les ajouts effectués par Pierre de L'estache sur le bas-relief. Le traitement systématique des drapés creusés de plis secs en cuvettes ou le rendu schématique de la musculature de certains bras ou jambes trahissent toutefois l'intervention assez maladroite du sculpteur pour compléter les parties manquantes des divers personnages.
            Le relief fut dessiné, après la restauration de L'Estache, par Giovanni Domenico Campiglia, pour Richard Topham (pour le dessin conservé à Eton, voir Louisa Connor et François de Polignac, in Polignac, Raspi Serra, 1998, cat. 32). L'œuvre devait indubitablement son importance, dans le milieu des amateurs, à sa provenance des fouilles du Palatin et à son appartenance à la collection du cardinal de Polignac. La restauration de ce morceau antique par Pierre de L'Estache était néanmoins connue si la brève notice consacrée au sculpteur dans le dictionnaire de Johann Rudolf Fuessli la mentionne.

bibliographie :

Fuessli, 1779, p. 329.
Lami, 1911, II, p. 77.
Enggass, 1976, I, p. 213.
Polignac, Raspi Serra, 1998, p. 57.
Polignac, Dostert, 2001, n° 159, p. 123-124.

source :

1725, 9 août, lettre de Poerson à d'Antin (C.D., VII, p. 194).